Résumé
Dans Les deux morts de Quinquin-La-Flotte de Jorge Amado et son adaptation cinématographique égyptienne, Le Paradis des anges déchus d’Ossama Fawzy, les préparatifs des funérailles donnent lieu à une réflexion ironique sur la vie et la mort, et sur la confrontation entre le système de valeurs de la bourgeoisie et celui des marginalisés. Cet article étudie la question des frontières, « réelles » ou virtuelles, entre des espaces narratifs. Il s’appuie sur le concept d’hétérotopie (Michel Foucault) qui offre une réflexion sur la constitution d’un « espace différent » au sein d’un emplacement réel, et sur la notion d’intermédialité (Silvestra Mariniello) qui interroge l’espace conceptuel émergeant entre différents médiums tangents. L’analyse des procédés narratifs et des techniques cinématographiques éclaire la façon dont un espace privé, profane et quotidien se métamorphose en un espace public, sacré et funéraire.