Résumé
La recherche Sijniyya : Nouvelles chansons de prison à Sedydnaya vise à étudier et analyser les pratiques musicales du point de vue de l'expression personnelle, plutôt que sous l’angle de l'autorité et du contrôle, en contraste avec les études qui se concentrent principalement sur les prisons syriennes. Cette approche repose sur la conviction que se concentrer sur les pratiques personnelles révélera indirectement les dynamiques de pouvoir au sein des prisons syriennes, en particulier à Sednaya. De façon inattendue, et par hasard, une conversation avec un ami a suggéré que même les centres de torture syriens pourraient comporter des traces de pratiques musicales. Pour explorer cette possibilité, la recherche examine des prisonniers politiques affiliés au Parti Communiste Syrien, qui étaient politiquement actifs à la fin des années 1970 et au début des années 1980 avant leur emprisonnement de 1987 à 1996, et qui vivent maintenant en exil en Europe. Existe-t-il une chanson de prison syrienne venant de Sednaya ? Peut-on la nommer « Sijniyya » ? Comment la résistance peut-elle s'exprimer sous forme de rituel ou de performance musicale et artistique à Sednaya ? Comment la prison de moindre envergure peut-elle influencer la plus grande, en façonnant le champ culturel carcéral syrien ? Cette recherche vise à répondre à ces questions et à éclairer comment le système de domination des prisons syriennes reflète la Syrie elle-même comme une prison, particulièrement en raison de la rareté de la documentation sur les pratiques culturelles en prison.