Abstract
Cilama (2024) est un documentaire du réalisateur libanais spécialiste du genre Hady Zaccak. Le titre est une déformation de « cinéma » par le dialecte populaire de Tripoli, la deuxième grande ville et chef-lieu du nord du Liban. Des années trente et jusqu’à la guerre civile en 1975, Tripoli comptait une trentaine de salles qui attiraient une foule de spectateurs avides de divertissement, d’évasion, de rencontres et de découvertes. Aujourd’hui ces salles ont fermé leurs portes et contrairement à celles du centre-ville de Beyrouth qui ont été rasées dans le cadre de la reconstruction et de la modernisation, elles sont encore là gagnées par la rouille, la poussière, les toiles d’araignées et le délabrement. Le cinéma s’est tu dans la ville et le film adopte à son tour une esthétique appropriée à ce silence.
Hady Zaccak est un cinéaste libanais et enseignant-chercheur à l’IESAV, Université Saint-Joseph de Beyrouth où il est également le coordinateur du département de cinéma. Il est l’auteur de plus de 20 documentaires primés dans plusieurs festivals arabes et internationaux dont : Cilama (2024) (Prix de la meilleure réalisation, Arab Creativity Festival, le Caire) Ya Omri (104 rides) (2017) (Prix du Jury, Malmo Arab Film Festival, Suède, 2017), Kamal Joumblatt, Témoin et Martyr (2015) (Trophée de la Francophonie pour le Meilleur Documentaire 2016), Marcedes (2011) (Prix International de la Critique FIPRESCI, Dubai International Film Festival, 2011), Une Leçon d’Histoire (2009) (1er prix, Arab Film Festival, Rotterdam 2010), La Guerre de la Paix (2007), Réfugiés pour la vie (2006). Zaccak est l’auteur de deux livres sur le cinéma : La Dernière Projection, une biographie de Cilama Tripoli (2021) et Le Cinéma Libanais, itinéraire d’un cinéma vers l’inconnu (1929-1996) (1997). Il est également le propriétaire de la boîte de production ZAC Films