Résumé
L’affirmation de Baruch Spinoza, « personne, en effet, n’a déterminé encore ce dont le corps est capable », suggère que les corps apprennent leur pouvoir non par des lois divines imposées mais à travers l’expérience dans le monde. La pensée doit passer par le corps, d’une manière qui menace autant la pensée que le corps dans son état présent. Des oeuvres notables du cinéma de langue arabe contemporain et indépendant expriment le devenir du corps de différentes manières qui vont servir d'exemples dans l’étude présente : du corps cultivant ses forces moléculaires, ses pouvoirs enveloppants, exprimant des passions volatiles et acquérant des idées adéquates. Certaines de ces dynamiques sont communes à tous les cinémas du monde, pendant que d’autres soulèvent des questions sur les capacités du corps et de la pensée, spécifiques au monde arabe contemporain. Je vais privilégier une analyse affective et « incarnée » en partant du concept de « cruauté » dans la pensée d’Artaud.