Résumé
Le corps humain attire et fascine beaucoup de cinéastes arabes, c’est pourquoi il est considéré comme un agglomérat de signes indicateurs et révélateurs de l’instabilité sociale et politique d’une nation. Dans le cinéma libanais, les représentations du corps sont controversées et strictement liées aux thématiques de la guerre. Le corps des hommes se fait donc écran et réceptacle de la violence, il exhibe ses blessures incurables, alors que le corps mouvant des femmes porterait en lui des germes salvateurs ou entrerait en forte corrélation avec le lieu qui détermine sa trajectoire. La ville de Beyrouth émerge alors comme un immense corps en ruines qu’il faudrait reconstruire. Elle est personnifiée par la caméra de certains cinéastes qui témoignent de ses étranges mutations. Comment les différentes configurations du corps humain introduisent-elles des micro-histoires dans la Mémoire collective du Liban ?