Crimes, villes et caméras dans le nouveau cinéma égyptien

Mots-clés

Polar
cinéma égyptien
ville
caméra

Comment citer

MOBARAK, S. (2025). Crimes, villes et caméras dans le nouveau cinéma égyptien. Regards, (33). https://doi.org/10.70898/regards.v0i33.1414

Résumé

La péniche 70 (1982) de Khairy Bishara, film précurseur et représentatif d’un nouveau cinéma égyptien des années 80, est l’objet de cette étude qui se propose d’interroger la caméra et son statut dans la ville polar. Le film s’intègre dans un nouveau cinéma qui fait appel à un style néoréaliste et à une narration libérée des schémas traditionnels, avec en arrière-plan les mutations sociales engendrées par les politiques économiques libérales qui ont secoué l’Égypte, sous le mandat d’Anwar El Sadat : corruption socio-politique, développement des réseaux de crimes organisés et aliénation de l’individu dans des systèmes qui le broient. L’étude de La péniche 70 nous permettra d’identifier les différentes facettes de la ville polar, espace de l’intrigue criminelle, à travers l’exploration de ses lieux distinctifs. Nous examinerons le rôle de la caméra – celle du cinéaste et celle, mise en abyme, de son héros – dans la saisie de l’insolite du lieu criminel et dans le processus d’élucidation de la vérité. Par ailleurs, l’aventure criminelle dans ce récit semble fonctionner comme un artifice qui conduit le héros à affronter ses inquiétudes existentielles : de filmeur, il est entraîné à devenir détective : dans quelle mesure arrive-t-il à assumer ce sort ? Ses tourments représentent ceux d’une jeune génération, celle des années 80, tiraillée entre engagement et désengagement. Comment l’usage de la caméra fonctionne-t-il dans le rapport problématique qui fait le lien entre l’intrigue criminelle et ses résonances ontologiques ?

https://doi.org/10.70898/regards.v0i33.1414