La famille Sursok ou l’épopée des derniers Ottomans

How to Cite

TROMBETTA, L. (2020). La famille Sursok ou l’épopée des derniers Ottomans. Travaux Et Jours, (97), 107-113. Retrieved from https://journals.usj.edu.lb/travauxetjours/article/view/519

Abstract

Le 4 Août 2020 à 18h07 c’est l’apocalypse à Beyrouth. Un incendie, déclenché au port une vingtaine de minutes plus tôt, provoque une terrible explosion, celle de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium stockés dans le hangar numéro 12 de la zone portuaire. Évaluée comme une des plus grosses explosions nonnucléaires de l’histoire, son bilan encore provisoire est terrible : au moins 190 morts et plus de 6 500 blessés – dont 120 dans un état critique. Les dégâts matériels sont estimés à plusieurs milliards de dollars : 300 000 personnes se retrouvent sans-abri, suite à la destruction de nombreux quartiers de Beyrouth dont la fameuse colline Sursok qui domine le port. Parmi les blessés figure Yvonne Sursok Cochrane, alors âgée de 98 ans, elle ne survivra pas au drame. Yvonne Cochrane est née à l’aube du Grand Liban : elle meurt avec son effondrement. Dans cette interview, le chercheur Lorenzo Trombetta, ayant travaillé sur les archives  de la famille d’Alfred Sursok, le père d’Yvonne, nous montre comment la petite histoire de la famille Sursok accompagne les derniers temps de l’Empire ottoman et les premières heures de l’accouchement chaotique de la Nation libanaise.