Abstract
L’article de Didier Leroy expose comment une organisation milicienne, modeste à l’origine, a pu devenir une force puissante sur le plan régional du Moyen-Orient sans pour autant bénéficier des attributs régaliens de l’État souverain. Le Hezbollah libanais, sous couvert de « résistance » à Israël a rapidement su profiter de la faiblesse de l’Etat libanais pour étendre son aura et son influence sur la communauté chiite libanaise. Bien que sa « résistance » à Israël soit « nationale », il n’en demeure pas moins que cette organisation a rapidement pu dépasser les frontières nationales dans son engagement en Syrie notamment. L’auteur passe en revue le calendrier de cette métamorphose ainsi que ses paramètres. L’engagement militaire en Syrie s’accompagne d’un phénomène de reconstruction identitaire « chiite » tout en déployant, plus explicitement que la « résistance », a un caractère de jihadisme islamique. L’auteur n’a pas pour objet l’analyse des retombées de ceci en termes de politique intétieure du Liban et de la souveraineté de son État.