L’ennemi et la dynamique conflictuelle libanaise

Abstract

L’article de Françoise Moncomble est une réflexion inspirée par le récent essai de Jacques Beauchard « L’ennemi au coeur du politique » qui s’appuie sur la situation conflictuelle libanaise pour étayer son hypothèse qui veut que la conflictualité permanente soit la règle ou l’état de nature. Le politique tend sa main pour endiguer et canaliser cette dynamique conflictuelle en rejetant l’ennemi à l’extérieur, du moins il en fut ainsi jusqu’à ces dernières années. Avec la globalisation, les frontières étatiques se sont quelque peu effacées. La conséquence directe de ceci est qu’aujourd’hui la ligne de démarcation de l’ennemi devient très floue. Ce dernier n’est plus seulement « extérieur » mais il aurait effectué un retour spectaculaire vers l’intérieur de la cité. Le Liban, avec son actualité instable de « paix belliqueuse » semble être devenu un modèle de cette dynamique nouvelle qui met en scène l’ennemi intérieur sans toutefois entraîner une dilution complète de l’Etat grâce à des compromis toujours renouvelés in extrémis et non grâce au jeu fluide des institutions.