Résumé
En ce 15 octobre 2019, à l’heure où nous mettons sous presse l’actuel numéro, plusieurs événements impondérables ont eu lieu en Tunisie dont le décès du président Essebsi qui a entraîné des élections présidentielles anticipées, normalement prévues initialement le 17 novembre prochain. Le deuxième tour a eu lieu le 13 octobre et c’est soldé par la victoire écrasante de favori du premier tour le constitutionaliste Kaïs Saïed qui a remporté plus de 75 % des suffrages. Ainsi, l’homme d’affaire populiste Nabil Karoui, qui talonnait Kaïs Saïed, est momentanément écarté. En dépis de ces résultats, la lecture de l’article de Federica Zoja n’en demeure pas moins précieuse à plus d’un titre. Son analyse fine et exhaustive permet de servir de grille de lecture de l’évolution de ce qu’on a appelé « les printemps arabes ». Elle analyse de manière fine et exhaustive tous les paramètres du risque de déstabilisation de la Tunisie : combattants de Daesh, échec relatif du front islamique modéré et des libéraux, décès du président Essebsi sont autant de facteurs qui expliquent, en Tunisie, la montée du populisme à l’image de ce qui se passe ailleurs dans le monde. Son regard peut servir de grille de lecture de la situation générale d’autres pays arabes, dans la foulée de leurs « différents printemps ». En dépit du fait que cet article fut écrit avant les derniers développements de l’actualité, il n’en demeure pas moins un excellent cadre de référence pour penser d’autres situations particulière du Monde Arabe, y compris le Liban et le risque que lui fait courir la faillite de l’establishment traditionnel et la montée du populisme.