Résumé
En 2020 la cinéaste iranienne Firouzeh Khosrovani réalise Radiographie d’une famille (Radiograph of a Family). Navigant subtilement entre le documentaire et la fiction, entremêlant des images, fixes et animées, aux statuts et à la portée variables, le film se construit sur la base d’un récit intime, celui des parents de la cinéaste, depuis leur rencontre dans les années 1960, le temps d’un été, jusqu’au moment du tournage. Cette radiographie d’une famille est aussi la radiographie d’une nation, caractérisée par ses divisions, ses contradictions, ses combats croisés. Cet article interroge tout d’abord les différentes strates énonciatives qui composent le film, tout en pensant leurs fonctions distinctes dans le développement de la narration. Il se penche ensuite sur les strates discursives qui en découlent, afin de mettre en évidence la multiplicité des entrées, des regards, des points de vue, qui peuvent être mobilisés pour interpréter la lecture que nous propose la cinéaste des fractures propres à son pays.