Résumé
Le cinéma d’animation en Tunisie, comme partout ailleurs dans le monde arabe, demeure une terra incognita, de par sa position en marge du monde du cinéma et du monde académique. En effet et contrairement au cinéma de prise de vue réelle, le film d’animation a été négligé par les études cinématographiques. Aussi, la production et la diffusion ont été très peu ou pas du tout soutenues par les politiques culturelles post-indépendance, pourtant inspirées dans de nombreux pays de la région durant les années 1960/1970, par le modèle soviétique. Néanmoins, et depuis quelques années, cette expression devient l’objet de travaux de recherches universitaires. L’attention portée à ce genre est sans doute et en grande partie motivée par l’émergence d’une production en matière d’animation post-révolutions arabes, principalement diffusée sur le web. Le phénomène du printemps arabe a, effectivement, soulevé un intérêt nouveau pour la région en étendant ces travaux à tous les facettes et les produits de ces sociétés en ébullition, notamment les productions culturelles. Dans cet article, tout en traçant l’histoire du film d’animation tunisien, nous nous proposons de montrer que ce cinéma a été, depuis sa genèse dans le milieu des années 1960 et jusqu’à maintenant, un cinéma de résistance voire de contestation politique et sociale.