Résumé
Cet article interroge les formes et les pratiques d’archive, en relation avec la mémoire des «archives perdues» de l’histoire cinématographique marocaine. Il parle des «Archives Bouanani» – une collection privée, fragmentée, encore largement non cataloguée qui se trouve dans l’appartement de la famille Bouanani à Rabat. Cette collection comprend une variété de textes, de visuels et d’objets qui sont l’héritage personnel du cinéaste, écrivain et artiste Ahmed Bouanani (1938-2011), de sa femme Naïma Saoudi (1947-2012) et de sa fille Batoul Bouanani (1969-2003), qui ont tous travaillé pour le cinéma marocain. Aujourd’hui, ce travail est repris par Touda Bouanani, une autre de ses filles, et un groupe de chercheurs, de curateurs et de cinéastes. Cet article présente différentes approches de cet héritage en faisant des allers-retours entre la métaphore de l’archive perdue et le travail matériel et conceptuel réalisé avec les «Archives Bouanani». Il se propose d’élargir ainsi la théorie critique de l’archive dans le contexte particulier de la mémoire cinématographique marocaine.