Résumé
De quelle manière les portraits établissent-ils un lien entre les personnes, les pratiques esthétiques et les configurations sociales, lorsque les hypothèses de représentation et d’individualisation découlant de l’art figuratif ne peuvent être assumées ? Si l’appartenance sociale n’est pas réalisée, on peut considérer qu’un acte artistique affecte principalement le rapport de l’artiste à sa subjectivité. L'idée que le public d'une oeuvre d'art comprend l'artiste elle même soulève des questions sur sa compréhension de soi et de son être social.
Partant de mes recherches ethnographiques, j’ai conduit un examen spéculatif du portrait en rapport avec la carrière de Saloua Raouda Choucair pour établir
les bases d’une histoire de l’art locale. Pour bien mener mon entreprise, j'ai emprunté des outils à l'art contemporain, de manière anachronique, pour démontrer que nous pouvons acquérir des méthodes didactiques à partir de l'art même. S’occupant de sujets banals, minutieux et intimement liés, de l’éducation
des enfants, de la vie quotidienne et des rencontres avec des publics divers, j’ai proposé que les sculptures abstraites de Choucair soient des « portraits »
d’avenir, pour les futures générations.