Résumé
Les chrétiens de Jérusalem, répartis sur 13 communautés confessionnelles reconnues, luttent pour préserver leur présence face à un environnement juif et musulman de plus en plus hostile et dans une situation œcuménique pas toujours facile. La précarité de leur statut légal, l’impossibilité de conclure des mariages avec des chrétiens de Cisjordanie et la menace de pauvreté sont autant de raisons pour réfléchir de l’émigration. Les écoles chrétiennes et les services des Églises au niveau de l’assistance sociale et de la santé leur sont, pourtant, un appui important. En Israël, les communautés chrétiennes palestiniennes se voient côtoyées, voire concurrencées, par des chrétiens vivant complètement dans le milieu juif : chrétiens orthodoxes originaires de l’Europe de l’Est d’un côté, travailleurs migrants et refugiés de l’autre. À la différence des chrétiens de Jérusalem, les chrétiens arabes d’Israël se sentent assez bien intégrés dans l’État juif et ceci malgré certaines inégalités et les tensions qui vont en s’agrandissant dans les villes mixtes. Les chrétiens en Palestine, en revanche, considèrent l’État d’Israël comme « occupant » et participent à la lutte pour leurs ambitions nationales sans être insensibles à la montée d’idées islamistes. Fidèles à leur responsabilité pour la sauvegarde des lieux saints, l’accueil des pèlerins, le service pastoral et social auprès des communautés locales, la préservation de l’identité chrétienne et la défense des droits de l’homme, les Églises de Terre Sainte doivent s’investir de plus un plus pour gérer les attentes des différentes catégories de leurs fidèles. Ceci fait des Églises une sorte de laboratoire de la paix où des positions divergeantes doivent être équilibrées.