Résumé
La présence des chrétiens dans un contexte à majorité musulmane est marquée par une diversité liée à la complexité historique et aux sensibilités musulmanes. Les postures chrétiennes obéissent à ces deux paramètres : l’histoire partagée entre chrétiens et musulmans dans un lieu donné et la référence théologico-politique de la majorité des musulmans à cet endroit. Le cas de l’Église copte en Égypte n’est pas celui de l’Église byzantine en Turquie ou celui de l’Église maronite au Liban. La réalité musulmane est également plurielle. Sous le même vocable, on inclut des tendances et des sensibilités, des écoles de pensée et des interprétations juridiques très variées, allant des modernistes aux littéralistes, en passant par les traditionnalistes. Peu de pays adoptent une posture d’ouverture et d’égalité citoyenne. Le Liban reste une exception. Les conséquences sociétales sont nombreuses, elles impactent la présence et la visibilité des chrétiens, elles conditionnent aussi leurs expressions et la nature de leur présence. Pratiquer une politique de l’enfouissement pour ne pas attirer les « foudres » des plus rigides, ou appuyer une attitude conservatrice pour consolider une identité qui peut être fragilisée par des règles sociopolitiques, sont des choix corrélés. [...]