Résumé
Depuis quelques années, le Chili connaît des périodes d’effervescence sociale pour dénoncer les excès du néolibéralisme. Les idées défendues par les étudiants, certains partis d’opposition et une frange de la population prennent toute leurs dimensions si on les inscrit dans l’héritage historique lié à l’Unité populaire. Les chants, les références iconographiques entendues et vues lors des vastes mouvements de manifestation de l’automne 2019 font écho à l’incontrôlable espoir « des mille jours qui ébranlèrent le monde » (Gaudichaud, 2013). Cette révolution conceptuellement en opposition aux révoltés du XXIe siècle a inoculé un esprit de révolte que les atermoiements de la démocratie libérale des gouvernements de transition n’ont pas réussi à faire disparaître. Les revendications sont issues d’un malaise social, d’un manque de réponses politiques et pour se faire entendre les stratégies utilisées réveillent les pratiques propres au pouvoir populaire des années Allende.