Résumé
Traduire un texte littéraire se limite rarement à la traduction d’envolées lyriques ou de tirades pathétiques. Au cours du roman Emma (1816) de Jane Austen, le traducteur se trouve face à un texte en large partie composé de dialogues, au sein desquels une douzaine de personnages centraux échangent et ressassent avec complaisance des banalités, des nouvelles et des rumeurs. Dans cet article, nous nous interrogeons sur la manière dont ces bavardages sont théorisés dans les discours théoriques et littéraires anglophone et francophone, et sur les conséquences d’éventuelles divergences métadiscursives entre ces langues-cultures sur la traduction littéraire. Nous étayons notre propos avec une analyse approfondie d’un extrait choisi du roman Emma, et de deux traductions françaises.