Résumé
Le Liban traverse actuellement une crise économique, bancaire, monétaire et souveraine sans précédent. Cette crise s’explique par plusieurs facteurs propres à l’économie libanaise avec un cumul d’entraves depuis fin 2010, plus particulièrement : un contexte géopolitique instable depuis 2011 avec la guerre et les conflits en Syrie et l’arrivée des réfugiés au Liban ; une absence de transparence dans la gérance des finances publiques où règne la corruption et le clientélisme et des institutions économiques défaillantes entraînant un fort endettement public ; une ingénierie financière coûteuse adoptée par la Banque Centrale, en absence de réformes, conçue pour attirer des dépôts en dollars afin de sponsoriser le déficit public s’appuyant sur de nouveaux déposants pour payer les anciens déposants (similaire au schéma de Ponzi) ; un défaut de paiement en Mars 2020 et une détérioration de la notation du pays ; un effondrement économique aggravé par la pandémie de Covid et la perte des infrastructures suite à l’explosion au port de Beyrouth ; une perte de réserves étrangères ; une crise de liquidité ; une dévaluation massive de la Livre Libanaise ; une inflation record ; une chute démesurée du pouvoir d’achat ; un taux de chômage très élevé ; une incertitude politique persistante ; une dépendance à l’égard des fonds étrangers pour financer le déficit extérieur, etc.