Résumé
Cet article examine la contribution du Séminaire de Sainte-Anne à Jérusalem (1882-1967) à l’identité, à la pensée théologique et à la vocation œcuménique de l’Église grecque melkite catholique. Fondé par le cardinal Lavigerie avec la vision du respect des traditions orientales et de la formation du clergé local, le séminaire a formé plus de 300 prêtres melkites, dont des évêques et patriarches. Ses professeurs ont œuvré pour une meilleure connaissance de l’Orient chrétien, notamment lors du Congrès eucharistique de 1893 à Jérusalem. Le Séminaire a ainsi préparé le terrain pour une nouvelle politique de Rome envers l’Orient. La revue Proche-Orient Chrétien (1951) a marqué l’entrée dans l’œcuménisme authentique. Au Concile Vatican II, l’Église melkite, représentée notamment par d’anciens de Sainte-Anne, a plaidé pour « réserver la place de l’Absent », facilitant le rapprochement avec les Églises orthodoxes. L’auteur suggère que la formation reçue à Sainte-Anne a contribué à cette ouverture œcuménique de l’Église melkite.