Résumé
La réhabilitation des crêtes sévèrement atrophiées a été réalisée avec succès au cours des deux dernières décennies par diverses techniques d’augmentation du sinus avec des matériaux de substitution osseuse. Toutefois, le débat continue sur la technique et le choix du matériau de substitution à utiliser ainsi que sur le délai de la pose des implants.
L’objectif de cette étude est d’évaluer par histologie et par histomorphométrie la quantité d’os néoformé ainsi que celle du matériau résiduel après élévation sinusienne par la technique d’élévation crestale en présence d’une xénogreffe tel que l’os bovin déprotéinisé, en vue d’une restauration implantaire ultérieure. Ce travail vise aussi à comparer la néoformation osseuse et le pourcentage de matériau résiduel à trois niveaux : superficiel, moyen et profond.
Neuf patients présentant des édentations maxillaires postérieures uni- ou bilatérales avec des hauteurs osseuses résiduelles ≤ 2mm ont été sélectionnés pour l’étude. Ces patients ont subi une élévation sinusienne par la technique d’approche crestale de Summers modifiée avec un matériau xénogène d’origine bovine. La pose des implants a été différée à 6 mois. Les biopsies ont été faites au cours du second temps chirurgical, lors de la mise en place des implants, pour les études histologiques et histomorphométriques.
Les résultats statistiques ont montré que le pourcentage d’os nouvellement formé était plus élevé au niveau des coupes moyennes (25.38%±12.51%) mais cette différence n’était pas significative (p=0.335). Concernant le matériel résiduel, le pourcentage était plus élevé au niveau des coupes profondes (9.70%±12.59%), mais sans différence significative (p=0.086).
L’os bovin déprotéinisé semble être un matériau bioconducteur, à faible résorption, lors des élévations sinusiennes par approche crestale.