Maladies parodontales et diabète type 1 Enquête observationnelle
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Mots-clés

maladie parodontale
diabète de type 1
facteurs de risque
prévalence Liban

Comment citer

ABDEL-MALAK, C., & MOKBEL, N. (2016). Maladies parodontales et diabète type 1 Enquête observationnelle. Revue Arabe Internationale De Dentisterie (IAJD), 7(1), 9-16. Consulté à l’adresse https://journals.usj.edu.lb/iajd/article/view/179

Résumé

La présente étude avait pour objectifs d’évaluer 1) la prévalence de la maladie parodontale (MP) dans une population de jeunes diabétiques de type 1 au Liban; 2) de la comparer à celle d’un groupe témoin non diabétique répondant aux mêmes critères d’âge et de sexe ; 3) d’effectuer un dosage sanguin de l’interleukine 6 (IL-6) des cas et des témoins et 4) de comparer les résultats aux données récentes de la littérature et analyser les liens potentiels entre ces 2 pathologies. Un dépistage de la MP par examen clinique de toute la bouche a été réalisé chez des patients entre 12 et 25 ans, ayant une moyenne d’indice de plaque inférieure ou égale à 1. Ces
patients étaient diabétiques de type 1 depuis plus de 5 ans ; ils fréquentaient le « Chronic Care Center (CCC) ». Le groupe témoin comprenait des non diabétiques répondant aux mêmes critères d’âge et de sexe ; ils fréquentaient le centre de soins dentaires à la faculté de médecine dentaire (FMD) de l’Université Saint-Joseph (USJ). Le nombre de dents absentes, cariées, obturées (CAO), la profondeur de poche parodontale (PP), la perte d’attache clinique (CAL), la récession gingivale (RG), le saignement au sondage (BOP) et l’indice communautaire pour l’évaluation des besoins en soins parodontaux (CPITN) ont été notés. La présence d’une parodontite modérée ou sévère a été définie selon les critères de Page & Eke [1]. L’état civil, les données sociodémographiques des patients, ainsi que leurs habitudes d’hygiène bucco-dentaire, l’ancienneté du diabète, l’équilibre glycémique, les complications et le traitement du diabète, ont été recueillis à partir des dossiers des patients et d’un questionnaire standardisé rempli par ces derniers. Une prise de sang a été réalisée pour doser l’IL-6 chez les cas et les témoins. Quatre-vingt-trois patients diabétiques et 93 témoins des deux sexes ont été inclus dans l’étude. La prévalence de la MP était de 45.7 % pour les formes modérées et 14.4% pour les formes
sévères chez les diabétiques, ces résultats étaient de 0% chez les témoins. Cette étude a montré que la durée du diabète (p = 0.163), l’âge (p = 0.380), le sexe
(p = 0.743), le niveau socioéconomique (p = 0.246) et le statut social (p = 0.313) n’ont pas d’influence sur la maladie parodontale. Par contre, chez les diabétiques non contrôlés, la profondeur de poches était significativement plus grande (p < 0.05). Le taux d’Il- 6 était significativement plus élevé chez les diabétiques par rapport aux sujets sains (p <0.0001) ; il était plus important en présence de maladie parodontale (p <0.0001). La prévalence de la MP chez les jeunes diabétiques libanais
de type 1 suivi au CCC est relativement importante et comparable aux résultats d’études récentes. Une prise en charge multidisciplinaire centralisée et un contrôle plus strict des facteurs de risque peuvent constituer une voie de contrôle de cette maladie. Les médiateurs d’inflammation (comme l’IL-6), constituent un lien potentiel entre ces deux maladies et doivent être évalués de façon plus précise dans des études prospectives.

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