Résumé
Le roman libanais arabophone entre dans une nouvelle phase de son évolution avec le déclenchement de la guerre civile et son établissement en réalité quotidienne pour une quinzaine d’années. Pour dire cette expérience traumatisante, les romanciers libanais proposent des sujets nouveaux, liés aux difficultés matérielles de la vie en temps de crise mais surtout aux problèmes psychologiques qui trahissent l’incapacité de l’individu à s’adapter et à communiquer. Pour exprimer ces changements qui altèrent l’identité de l’individu autant que celle du pays, ces auteurs trouvent indispensable de remanier la langue qui est touchée par les enjeux que la guerre impose. Enfin, il faut relever aussi le recours à des formes narratives nouvelles qui se centrent sur le sujet et qui expriment le dérèglement du monde à travers une narration « hachée », non linéaire.