Résumé
En 2017 paraît Marx et la poupée, premier roman d’auteure, qui connait un succès fulgurant. Dans ce roman aux allures autobiographiques, tout devient appel à la révolution : révolution au sens politique, révolution au sens social, mais aussi et surtout révolution au sens littéraire : dire la révolution à travers une écriture subversive par rapport au contexte iranien. Elle y relate son histoire personnelle, celle de ses parents, et révèle l’impact de la révolution et de la résistance sur son parcours, et ce, à travers une écriture subversive variant les choix génériques. Le roman ne se limite plus à la fiction au sens traditionnel du terme, il devient polymorphe. Dès lors, pour raconter la violence, la narratrice a recours à une écriture cinématographique afin de retranscrire ses effets traumatisants. Quant au déchirement intérieur qui naît de l’exil de la narratrice, il se révèle tantôt par une structure mnémonique,
tantôt par la mise en place d’un dialogue théâtralisé. L’amour, la souffrance, la quête de soi, la famille et l’exil vont se dévoiler à travers les contes et la poésie. Ainsi, réinventer le roman pour dire la révolution c’est aussi penser le roman en le décloisonnant, ou en lui offrant la possibilité de s’ouvrir et de porter en lui une nouvelle identité métissée similaire à celle de la narratrice qui a réussi à devenir citoyenne du monde à travers son processus d’acculturation. Ainsi, les choix génériques de Mariam Madjidi permettent de penser le roman autrement pour devenir lui aussi roman monde, roman mosaïque polyphonique.