Résumé
Pour interpréter et transformer les rapports sociaux actuels, une bonne appréciation des apports théoriques du marxisme serait de mise. Karl Marx a écrit de nombreuses analyses politiques telles que Les Luttes des classes en France, Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte et La Guerre civile en France qui nous fournissent des outils conceptuels importants. Cette tradition d’analyse critique des transformations révolutionnaires et de la conceptualisation des changements sociaux majeurs garde beaucoup de sa pertinence aujourd’hui. Les œuvres de Friedrich Engels, de Rosa Luxemburg, de Léon Trotski, de Vladimir Lénine, d’Antonio Gramsci et de Wilhelm Reich méritent d’être réexaminées plutôt que d’être reléguées au musée des antiquités. Les concepts de révolution permanente, de révolution passive, de spontanéité, de conscience de classe, de contradiction, de lutte des classes, d’intellectuel organique et d’hégémonie font encore l’objet des recherches en sciences sociales aujourd’hui. Cependant, ils sont rarement examinés dans toutes leurs nuances. Un penseur qui a fait exception à cette règle est Domenico Losurdo. Il explique que le défi principal pour le théoricien critique aujourd’hui est double dans sa nature. Les recherches classiques du marxisme aident à
comprendre l’origine et le développement de ses concepts centraux, mais, en plus, elles doivent nous guider dans l’interprétation de l’histoire récente. Notre article repose sur l’approche marxiste en vue d’appliquer certains concepts clés du matérialisme historique à des mouvements révolutionnaires du XXIe siècle tels que le Printemps arabe.