Résumé
Le recours à l’approche historique quant à l’évolution urbaine de la ville de Fès met en avant le poids de la population fassie par rapport au pouvoir exercé sur place et sa perpétuelle détermination à participer à la gestion de sa ville, en particulier depuis l’époque coloniale. Le système de gestion de cette ville interagit fortement et vraisemblablement d’une manière contraposée avec les différentes formes du pouvoir local. Ce pouvoir est fondé de tout temps sur la capacité des acteurs locaux à s’approprier les régimes émanant du central, les réajuster et les faire fonctionner comme étant des pratiques proprement locales, traduisant, ainsi d’autres mécanismes de légitimité, en dehors de celle provenant du centre.
Les actions et les mobilisations collectives même celles informelles qu’a connues la ville de Fès tout au long de son histoire illustrent les différentes natures d’adhésion des acteurs locaux aux directives du centre et leurs dispositions à les contester et à en imposer d’autres, en s’insérant dans un exercice politique construit par le bas. Ainsi, de nouveaux rapports et formes de régulations politiques voient-ils régulièrement le jour, favorisant une gestion déconcentrée des problèmes urbains locaux.