Résumé
Au cours des dernières décennies, les violences urbaines se sont considérablement développées dans le monde et alimentent les médias ainsi que les réseaux sociaux. Parallèlement, elles sont accompagnées de risques directs ou indirects liés à la concentration urbaine et à son développement exponentiel à l’échelle planétaire.
Beyrouth, capitale du Liban, ville tentaculaire et monopolisatrice, a subi au cours de sa longue histoire, plusieurs phases de destructions violentes. Les fouilles archéologiques exhument des vestiges des diverses civilisations qui l’ont occupée et dominée. Du dernier quart du XIXe siècle à nos jours, la ville a été le témoin d’une série de destructions majeures commanditées par les représentations que les divers régimes qui dirigeaient le pays projetaient sur la ville.
Ces transformations, souvent violentes du tissu urbain imposées aux Beyrouthins, ont gommé son cœur historique et perturbé ses espaces de convivialité. Les processus de reconstruction ont mené à des abus d’appropriation foncière et initié plusieurs fragmentations au sein de la ville, créant ainsi des terrains de confrontation, de dualité sociale aboutissant quelquefois à un état de rupture violent dans les relations citoyennes.
Ce modèle de destructions spatio-temporelles à répétition, a provoqué des traumas et des cicatrices dans le tissu urbain de Beyrouth et de ses habitants. Cette situation particulière nous a semblé intéressante à analyser dans le cadre de la thématique du Projet de recherche « La Violence Extrême au Moyen Orient ».