Résumé
L’usage de l’expression « violence extrême », dans les écrits à portée politique, est devenu, ces dernières décennies, si courant qu’il lui arrive d’être abusif. La nécessité d’en préciser le contenu conceptuel s’impose donc. À cette fin, nous avons questionné le texte de Clausewitz, De la Guerre, qui a été commenté par Raymond Aron, dans un contexte de conflit entre puissances pouvant recourir à l’arme nucléaire, et qui a servi de point d’appui à la dernière réflexion de René Girard sur la violence mimétique susceptible de conduire à l’apocalypse. Mentionner cette double éventualité suffit à expliquer pourquoi toute interrogation sur le phénomène de violence extrême implique, d’ordinaire, chez les auteurs qui en ont traité, les questions de son origine et de sa fin. Il nous a semblé alors intéressant d’éprouver, à travers la référence à certains conflits récents dont le Proche-Orient a été le théâtre, la validité des réponses proposées. Dans ce cadre, nous avons privilégié les guerres du Liban et les interprétations développées par l’analyste Samir Frangié, disciple déclaré de Girard.