Regards
https://journals.usj.edu.lb/regards
<p style="text-align: justify;">La revue <em>Regards</em> est une revue pluridisciplinaire publiée par l’Institut d’Etudes Scéniques, Audiovisuelles et Cinématographiques (IESAV). Elle parait semestriellement</p>
Éditions de l'Université Saint-Joseph
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Regards
2523-9732
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Remerciements
https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/987
<p><strong>L'équipe de <em>Regards</em> voudrait remercier les membres du comité de lecture qui ont contribué à ce numéro :</strong> Marco Dalla Gassa, Johanne Villeneuve, Agnès Devictor, Kaveh Askari, Michèle Garneau, Hormuz Kéy, Ehsan Khoshbakht, Asal Bagheri, Setrag Manoukian, Robert Bonamy, Laura Marks, Ghada Sayegh, Joseph Korkmaz.</p> <p>© Photogramme tiré du film <em>Mantagheye bohrani</em> (Critical zone, 2023) de Ali Ahmadzadeh</p>
La Rédaction
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2024-03-31
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Soulèvements iraniens. Enjeux contemporains du cinéma et des arts visuels en Iran
https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/980
<p>« Pourquoi devrais-je m’arrêter ? Pourquoi ? »<br>Forough Farrokhzad, <em>Seule la voix demeure</em></p> <p>Une femme et son cri : guttural, désespéré, tourné vers le ciel de nuit depuis une voiture en course ; ses bras s’agitent dans les airs et hurlent, eux aussi, à la victoire après une fuite effrénée des protagonistes pour échapper à une agression. Mais on le comprend vite : la puissance inouïe de ce cri viscéral, libératoire, presque bestial, transperce l’écran et nous parvient tout droit avec toute sa force, c’est le cri de la liberté. Liberté de hurler sans retenue « Fuck you ! ». Liberté de laisser ses cheveux dispersés au vent, au mépris de toute interdiction. Il devient alors évident que dans cette figure de rébellion rien ne sépare la forme de sa signification...</p>
Claudia POLLEDRI
André HABIB
Bamchade POURVALI
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2024-03-31
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“Cinema is a Machine of Empathy”: Restoring and Curating Iranian’s Cinematic Heritage. An interview with Ehsan Khoshbakht
https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/981
<p>The international recognition of Iranian cinema parallels its presence on the world festival circuit, from Gaffari’s 1963 <em>Night of the Hunchback</em>, through Kiarostami’s Palme d’or for <em>The</em> <em>Taste of Cherry</em> to Rossoulof’s in extremis addition to the 2024 Cannes Festival selection. These last few years, festivals (in particular Cannes, Venice, Berlin, Locarno) have been pivotal in diagnosing the “state of affairs” in the Islamic Republic of Iran, the ongoing creative struggle and resistance filmmakers have opposed to the regime...</p>
André HABIB
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2024-03-31
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Les défis de la restauration des films iraniens : contrôle gouvernemental et contournement de la censure
https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/982
<p>L’archivage et la restauration des films iraniens présentent des défis complexes en raison de la censure exercée par le gouvernement, motivée par des critères idéologiques et politiques. Celui-ci cherche à contrôler la sélection des œuvres à restaurer en recourant à différentes formes de censure, tant directes qu’indirectes. Malgré les méthodes diverses qu’il utilise, les personnes impliquées dans la restauration trouvent des stratégies variées pour contourner ces restrictions et sauver les films en les numérisant puis en les restaurant. Grâce à ces efforts, la redécouverte et la restauration de certains films réalisés avant 1979 ont également ouvert la voie à une réflexion nouvelle sur l’histoire du cinéma iranien, souvent marquée par des lacunes, notamment en ce qui concerne le cinéma d’auteur iranien.</p>
Gita ASLANI SHAHRESTANI
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2024-03-31
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Iran : Révolutions photographiques
https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/983
<p>La révolution islamique de 1979 représente un tournant pour la photographie iranienne. Définir les caractéristiques de ce moment historique qui croise l’histoire du pays avec celle de la photographie est toutefois une entreprise ardue, les liens, les usages et les relations qui se tissent entre images et événements étant toujours multiples. La collection de livres photographiques Darabi (1979-1981) nous offre une extraordinaire porte d’entrée pour aborder ces questions. Notre propos est de montrer que ce nouveau type de publication loin d’être un simple support, devient un véritable lieu d’expérimentation où la photographie dialogue avec d’autres formes visuelles. Nous verrons surtout que le livre photographique contribue significativement au développement du reportage d’auteur en offrant aux images une plateforme de circulation en dehors de la presse. C’est précisément cette rencontre, entre la forme du reportage et le format du livre, que nous nous proposons d’étudier ici à partir d’une sélection d’ouvrages de cette collection.</p>
Claudia POLLEDRI
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2024-03-31
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Réalisme, ma sœur. Le réalisme et le voile obligatoire à l'époque post-Mahsa Amini
https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/984
<p>Cet article vise à repenser la relation entre l’idée de réalisme et la réalité du voile obligatoire en Iran, à la lumière des manifestations consécutives à la mort de Mahsa Amini. Il part du principe qu’après l’avènement de Vida Movahed et surtout avec le mouvement « Femme, vie, liberté », cette relation est devenue plus conflictuelle que jamais. En offrant un bref aperçu de l’évolution de la représentation des femmes voilées dans les œuvres de deux grands cinéastes réalistes iraniens, Abbas Kiarostami et Kianoush Ayari, nous cherchons à démontrer comment un long parcours pour faire face à la censure trouve sa victoire dans les photos prises par les manifestants de la révolution de Mahsa Amini.</p>
Mohammad REZA AMIRI
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2024-03-31
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Les miroirs de la contestation
https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/985
<p>Le soulèvement de 2022-2023 a rappelé la place des images dans la contestation iranienne. Qu’il s’agisse de la période récente, depuis 2009, ou plus ancienne, avec l’avènement de la République islamique en 1979, les images ont souvent joué un rôle de premier plan, dépassant le simple témoignage pour participer au déroulement des événements. Nous aimerions, à travers ce texte, revenir sur trois dates : 1979, 2009 et 2022-2023, en nous intéressant aux modes de production et de diffusion des images afin de savoir s’il est possible d’établir un lien entre la nature de la contestation et sa représentation visuelle. Il semblerait en effet qu’à chacune de ces dates se rattache l’utilisation particulière d’un média. La Révolution de 1979 aurait-elle été la même sans la télévision ? Peut-on imaginer 2009 sans les réseaux sociaux ? La différence entre 2009 et 2022-2023 résulte-t-elle uniquement d’un changement de génération ou concerne-t-elle aussi l’évolution des applications numériques ? En parallèle à ces questions, nous tenterons de mesurer l’impact du cinéma sur les images d’actualité et la manière dont celles-ci ont pu influencer, à leur tour, le cinéma iranien.</p>
Bamchade POURVALI
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2024-03-31
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L’archipel de mélancolie d’une cinéphile en exil. À propos de "Jerry & Me" (2013) de Mehrnaz Saeed-Vafa
https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/986
<p>Cet article vise à démontrer comment, pour Mehrnaz Saeed-Vafa en tant que cinéphile exilée, la mélancolie opère en tant qu’acte de résistance, permettant d’évoquer un pays, une enfance et un cinéma perdus. En nous appuyant sur la philosophie d’Édouard Glissant, nous soutenons que Saeed Vafa, grâce à l’adoption d’une pensée archipélique qui la relie à l’histoire contemporaine de l’Iran, à l’Amérique et au Tout-Monde du cinéma, notamment les films hollywoodiens doublés en persan, parvient à naviguer dans les eaux mélancoliques de l’exil au lieu d’y sombrer.</p>
Mahdis MOHAMMADI
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2024-03-31
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Corporéités rebelles. « La voix de la femme en Iran » (2020) – Un film d’Andreas Rochholl
https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/988
<p>Dans cet article, nous analysons le documentaire <em>La voix de la femme</em> <em>en Iran</em> d’Andreas Rochholl, qui présente le courageux affrontement de chanteuses iraniennes pour leur liberté d’expression artistique, en dépit des barrières politiques et culturelles. Le film met en exergue leur détermination inébranlable à faire entendre leur voix, remettant en question les restrictions rigoureuses imposées par le pouvoir en place et les usages d’une société dominée par le patriarcat. Cette lutte est soulignée par une mise en scène cinématographique qui glorifie les corps et les voix des actrices, incarnant une « corporéité rebelle » qui manifeste leur résistance. Cette représentation suscite une profonde empathie chez les spectateurs et stimule une réflexion critique. Notre analyse sémiotique du film révèle les procédés artistiques employés par les réalisateurs pour valoriser la résilience et l’engagement de ces femmes à préserver leur identité culturelle, montrant comment la musique et la voix deviennent des moyens de résistance et d’engagement, destinés à sensibiliser le public à des enjeux sociaux et politiques significatifs.</p>
Olfa DAOUD
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2024-03-31
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Radiographie d’une famille (2020) : stratégies discursives au service de la mémoire intime et collective
https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/989
<p>En 2020 la cinéaste iranienne Firouzeh Khosrovani réalise <em>Radiographie d’une famille</em> (<em>Radiograph of a Family</em>). Navigant subtilement entre le documentaire et la fiction, entremêlant des images, fixes et animées, aux statuts et à la portée variables, le film se construit sur la base d’un récit intime, celui des parents de la cinéaste, depuis leur rencontre dans les années 1960, le temps d’un été, jusqu’au moment du tournage. Cette radiographie d’une famille est aussi la radiographie d’une nation, caractérisée par ses divisions, ses contradictions, ses combats croisés. Cet article interroge tout d’abord les différentes strates énonciatives qui composent le film, tout en pensant leurs fonctions distinctes dans le développement de la narration. Il se penche ensuite sur les strates discursives qui en découlent, afin de mettre en évidence la multiplicité des entrées, des regards, des points de vue, qui peuvent être mobilisés pour interpréter la lecture que nous propose la cinéaste des fractures propres à son pays.</p>
Sophie RAIMOND
Christel TAILLIBERT
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2024-03-31
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“I Saw Nothing but Beauty”: Exploring the Zaynab Paradigm in Iranian Aesthetics of Protest
https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/990
<p>Cet article examine une esthétique iranienne de la protestation qui, au lieu d’intervenir dans l’espace public en tant qu’agent politique, confère un pouvoir spirituel qui aide à retrouver un sens de l’humanité dans un contexte d’ordres déshumanisants. Les pratiques artistiques examinées se manifestent entre les moments de protestation plutôt que durant ceux-ci et proposent des récits plus réfléchis et métaphoriques des injustices du régime autoritaire. J’associe cette esthétique particulière à la figure chiite Zaynab bint ‘Ali, qui a accusé les tyrans, renforcé la détermination morale de sa communauté, ordonné d’accepter le commandement de Dieu et de reconnaître la beauté dans ses œuvres. Ce faisant, je remets en question la vision matérialiste et séculière de Hamid Dabashi, qui considère le chiisme comme une religion de protestation visant uniquement à changer la société, en démontrant que certains artistes favorisent ce que j’appelle le paradigme Zaynab d’une esthétique de la protestation qui agit à l’intérieur pour inspirer le rétablissement et la persévérance.</p>
Kasper TROMP
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2024-03-31
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Censure et cinéma en Italie. Dirigé par Christophe Triollet
https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/991
<p>Après le volume consacré à la censure cinématographique dans les pays d’Orient, les éditions LettMotif viennent de sortir le volume 8, avec cette fois-ci pour sujet le cinéma Italien et ses déboires avec la censure. Cet ouvrage, dirigé par Christophe Triollet, responsable de cette collection unique en son genre, rassemble quatorze articles très documentés qui décortiquent minutieusement les relations tumultueuses et parfois violentes entre une cinématographie relativement méconnue du grand public (sauf pour quelques films majeurs) et une censure étatique, religieuse et parfois même sociale qui a sévi durant de longues décennies.</p>
Elie YAZBEK
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2024-03-31
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Langue vernaculaire, image universelle : De la fiction arménienne au Liban
https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/992
<p>Les Arméniens du Liban dépassaient les cent mille habitants avant 1975, date du début des conflits armés. La communauté arménienne du Liban se retrouve en danger de disparition notamment par sa langue et le déclin démographique actuel. En 2010, l’UNESCO a répertorié l’arménien occidental sur la liste des langues en danger. La même année, le cinéaste Vatché Boulghourjian tente une aventure linguistique en tournant « La cinquième colonne », une fiction en arménien occidental. Le résultat est significatif pas uniquement dans le contexte du micro-histoire des événements mais aussi dans l’éloquence cinématographique d’une langue qui se veut souvent une langue littéraire surtout dans le paysage audiovisuel arabe du Proche-Orient.</p>
Hratch TOKATLIAN
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2024-03-31
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