https://journals.usj.edu.lb/regards/issue/feedRegards2025-05-07T19:56:55+00:00Elie Yazbekregards@usj.edu.lbOpen Journal Systems<p style="text-align: justify;">La revue <em>Regards</em> est une revue pluridisciplinaire publiée par l’Institut d’Etudes Scéniques, Audiovisuelles et Cinématographiques (IESAV). Elle parait semestriellement</p>https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/1408Le crime à l’écran dans le monde arabe2025-05-07T15:40:35+00:00Katia GHOSN regards@usj.edu.lbGianluca PAROLIN regards@usj.edu.lbBenoit TADIÉ regards@usj.edu.lb<p>Consacré au <em>Crime à l’écran dans le monde arabe</em>, ce numéro de <em>Regards</em> prolonge la réflexion sur les représentations du crime dans les œuvres fictionnelles arabes, dont les jalons ont été posés avec l’ouvrage collectif <em>Le récit criminel arabe/Arabic Crime Fiction</em> (Harrassowitz 2020). Ce livre abordait les représentations du crime, principalement dans la littérature romanesque, en démontrant qu’un élargissement des définitions génériques strictes souvent appliquées aux domaines américain et européen permettait d’identifier un récit criminel spécifiquement arabe : le genre policier existe, donc, dans la littérature de cette partie du monde, et ce bien avant l’émergence remarquée d’un polar arabe produit et vendu comme tel, vers la fin des années 1990. Le présent volume poursuit cette démarche investigatrice en considérant les films et séries arabes dont l’intrigue se fonde sur des crimes ainsi que sur des personnages de criminels et/ou d’enquêteurs. Le terme « arabe » est ici entendu au sens large, en référence à tout film ou série en langue arabe.</p>2025-05-06T00:00:00+00:00Copyright (c) https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/1409The Tragic Outlaw Hero in Modern Egyptian Fiction: A Case Study on Naguib Mahfouz’s "The Thief and The Dogs"2025-05-07T19:48:04+00:00Manar ELLETHY regards@usj.edu.lb<p>Cet article examine la figure du hors-la-loi dans la fiction égyptienne moderne à travers le prisme du cadre conceptuel du banditisme social et de la tragédie classique. Il offre un angle d’analyse unique de l’une des œuvres les plus prolifiques de Mahfouz qui émerge à une époque d’anxiété politique croissante suite à la révolution égyptienne de 1952. En lisant l’adaptation cinématographique de 1962 du Voleur et les chiens de Naguib Mahfouz réalisée par Kamal El-Sheikh comme une projection de l’incertitude sociopolitique de l’ère Nasser post-révolutionnaire, cet article considère la figure du hors-la-loi dans la condition d’aliénation sociale. En utilisant les frontières conceptuelles fixées par Eric Hobsbawm et Graham Seal autour du « bandit social », le protagoniste de Mahfouz, Said Mahran, est un amalgame à la fois de banditisme social et d’héroïsme tragique. C'est à travers cette juxtaposition complexe que Mahfouz et El-Sheikh parviennent à leur commentaire politique en présentant un personnage qui personnifie un sentiment général d'aliénation dans le contexte sociopolitique égyptien.</p> <p> </p> <p> </p>2025-05-06T00:00:00+00:00Copyright (c) https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/1410A Polyphonic Adaptation: Noir Sensibilities in Naguib Mahfouz and Salah Abu Seif’s Take on Émile Zola’s "Thérèse Raquin"2025-05-07T19:51:49+00:00Fadi AWAD ELSAIDregards@usj.edu.lb<p>En 1951, Salah Abu-Seif réalise <em>Lak Yūm yā Ẓālim</em> (<em>Ton jour viendra</em>), en adaptation de <em>Thérèse Raquin</em> d’Émile Zola (1867), d’après un scénario de Naguib Mahfouz. Pour leur troisième collaboration, Abu-Seif et Mahfouz ne se contentent pas d’adapter le roman de Zola ; ils y intègrent également des traits et des techniques du film noir, créant ainsi ce que cet article qualifie d’adaptation polyphonique, qui navigue librement entre plusieurs sources. Si leur partenariat est avant tout reconnu pour avoir posé les bases du réalisme cinématographique égyptien, cet article propose de nuancer cette lecture en mettant en avant l’inscription du film dans le thriller criminel. Bien que l’adaptation de romans français ait été une pratique courante dans le cinéma égyptien avant 1952, le choix de <em>Thérèse Raquin </em>– roman central dans la sensibilité noir d’après-guerre – suggère que la connexion entre film noir et cinéma égyptien est plus ancienne et plus profonde qu’on ne le suppose généralement.</p>2025-05-06T00:00:00+00:00Copyright (c) https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/1411The 1953 Codes: Rayyā and Sakīna on Screen (1953-2005)2025-05-07T16:19:55+00:00Elena CHITTI regards@usj.edu.lb<p>Cet article s’intéresse aux représentations des femmes criminelles à l’écran. Il se concentre sur Rayyā et Sakīna, deux sœurs arrêtées par la police égyptienne en 1920 et condamnées à mort en 1921. Depuis 1953, les sœurs ont inspiré des films et des séries télévisées qui ont ancré leur mythe dans la culture populaire. Rayyā et Sakīna sont au cœur de récits porteurs d’impératifs moraux sur des questions sociétales, telles que la place des femmes dans la société et la relation de la nation avec ses marges.</p> <p>L’article montre que, jusqu’à une récente re-signification hors écran, Rayyā et Sakīna n’ont pas été resignifiées en profondeur dans les films égyptiens. Au lieu de cela, elles ont été représentées comme des tueuses nées, conformément au premier film sur elles de 1953. Ce que j’appelle « les codes de 1953 » – les marqueurs qui rendent les personnages de Rayyā et Sakīna reconnaissables – persistent en effet dans les œuvres postérieures jusqu’en 2005.</p> <p> </p>2025-05-06T00:00:00+00:00Copyright (c) https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/1412Le fait divers et sa contextualisation entre l’effacement et l’accentuation : « Rayyã et Sakīna » et Landru2025-05-07T16:28:53+00:00Dahlia EL SEGUINYregards@usj.edu.lb<p>Rares sont les tueuses en série dans les annales policières arabes, d’où la singularité de l’affaire Rayyã et Sakīna. Cet article étudie le film culte <em>Rayyã et Sak</em><em>ī</em><em>na</em> (1953, Salah Abou Seif), premier film égyptien à représenter ces tueuses en série, en le comparant au récit historique fait par le journaliste et historien Salah Issa dans <em>Les hommes de main de Rayyã et Sak</em><em>ī</em><em>na. Récit social et politique</em> (1999). Film et livre sont eux-mêmes comparés à <em>Landru</em> (1963, Claude Chabrol), film réalisé d’après le scénario publié par Françoise Sagan dans un livre éponyme, portant sur les méfaits du tristement célèbre tueur en série français contemporain des tueuses égyptiennes. À travers l’étude comparée des deux récits cinématographiques et leurs supports livresques, l’article propose une analyse de l’effacement/accentuation du contexte social et historique des deux faits divers dans les deux médiums scriptural et cinématographique. Nous scrutons d’abord, l’absence et-ou la présence de ces contextes lors de la mise en récit des deux faits divers. Ensuite, nous étudions le tueur en série en tant que sujet social, en accordant une importance particulière à la dynamique de la prise de parole et du silence. Cet examen éclaire les choix esthétiques et idéologiques des auteurs et des réalisateurs faisant l’objet de cette étude.</p>2025-05-06T00:00:00+00:00Copyright (c) https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/1413Vaudeville Ideology and The Unconscious of Crime Comedy: A Postcolonial Arab Contribution2025-05-07T16:52:15+00:00Walid EL KHACHABregards@usj.edu.lb<p>Cet article propose deux thèses : 1) La comédie du crime postcoloniale en arabe articule un Inconscient social exprimé dans des « lapsus » cinématographiques. Cet Inconscient porte un désir non-dit de mettre fin à l’autoritarisme et à l’état-policier, matérialisés par l’omniprésence et l’omniscience de la police dans la comédie du crime ; 2) La comédie du crime en arabe est le véhicule d’un discours de propagande au service d’une « idéologie du vaudeville ». Cette idéologie est portée par un discours où le film promet aux citoyens l’accès au luxe vaudevillesque, tels qu’une grande fortune, des femmes sophistiquées, et mêmes de petits péchés de plaisirs, ainsi que l’intégration au tissu social de la nouvelle classe moyenne établie par les politiques de l’état postcolonial, en échange de leur loyauté envers le régime et leur adhésion au discours sur la libération nationale. Deux films égyptiens sont analysés pour soutenir ces propositions : <em>Qu’as-tu fait de mon père ? </em>de Nizai Mostafa (1970) ; et<em> Drôle de crime</em> également traduisible par <em>Comédie de crime</em> de Najdi Hafez (1963). <em>Qu’as-tu fait de mon père ?</em> « rêve » la mort du Père, qui pourrait être comprise comme une matérialisation de la mort symbolique du Dictateur. <em>Comédie de crime</em> met en scène une situation où le personnage principal est littéralement indemne après avoir commis un meurtre. Il est même récompensé par un mariage avec une jeune femme riche, belle, appartenant aux couches supérieures de la classe moyenne, simplement parce qu’étant producteur de télévision, il fait partie de la machine de propagande de l’état postcolonial.</p>2025-05-06T00:00:00+00:00Copyright (c) https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/1414Crimes, villes et caméras dans le nouveau cinéma égyptien2025-05-07T17:24:10+00:00Salma MOBARAKregards@usj.edu.lb<p><em>La péniche 70</em> (1982) de Khairy Bishara, film précurseur et représentatif d’un nouveau cinéma égyptien des années 80, est l’objet de cette étude qui se propose d’interroger la caméra et son statut dans la ville polar. Le film s’intègre dans un nouveau cinéma qui fait appel à un style néoréaliste et à une narration libérée des schémas traditionnels, avec en arrière-plan les mutations sociales engendrées par les politiques économiques libérales qui ont secoué l’Égypte, sous le mandat d’Anwar El Sadat : corruption socio-politique, développement des réseaux de crimes organisés et aliénation de l’individu dans des systèmes qui le broient. L’étude de <em>La péniche 70</em> nous permettra d’identifier les différentes facettes de la ville polar, espace de l’intrigue criminelle, à travers l’exploration de ses lieux distinctifs. Nous examinerons le rôle de la caméra – celle du cinéaste et celle, mise en abyme, de son héros – dans la saisie de l’insolite du lieu criminel et dans le processus d’élucidation de la vérité. Par ailleurs, l’aventure criminelle dans ce récit semble fonctionner comme un artifice qui conduit le héros à affronter ses inquiétudes existentielles : de filmeur, il est entraîné à devenir détective : dans quelle mesure arrive-t-il à assumer ce sort ? Ses tourments représentent ceux d’une jeune génération, celle des années 80, tiraillée entre engagement et désengagement. Comment l’usage de la caméra fonctionne-t-il dans le rapport problématique qui fait le lien entre l’intrigue criminelle et ses résonances ontologiques ?</p>2025-05-06T00:00:00+00:00Copyright (c) https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/1415« Le Caire confidentiel » : Un film qui déconstruit le système de corruption politique de Hosni Moubarak2025-05-07T17:34:49+00:00Rima SAMMANregards@usj.edu.lb<p>Cet article propose une analyse filmique générale du film <em>Le Caire confidentiel,</em> un premier long métrage de fiction en lien avec le commencement de la révolution égyptienne en janvier 2011, tourné en 2015 par Tarik Saleh, réalisateur suédois d’origine égyptienne. Par l’entremise de cette analyse filmique, nous nous interrogeons sur l’identité générique de <em>Le Caire confidentiel </em>via son personnage principal et son intrigue, et sur la relation que le film entretient dans sa narration, sa mise en scène, son point de vue et son style visuel, avec les règles, les conventions et les codes du film noir.</p>2025-05-06T00:00:00+00:00Copyright (c) https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/1416Crimes et tabous dans les nouvelles séries ramadanesques en Tunisie2025-05-07T17:46:21+00:00Emna MRABETregards@usj.edu.lb<p>Cet article prend pour cadre l’analyse esthétique des deux séries ramadanesques tunisiennes : <em>Nouba </em>de Abdelhamid Bouchenak et <em>El Foundou de Saoussen Jemni</em>. Il vise, à mettre en lumière, la manière dont le cadre du film noir est employé ou détourné pour servir de miroir de la société tunisienne. Les réalisateurs se saisissent, ainsi, de l’élément du crime pour révéler les tabous et points de crispation (sociales, culturelles et politiques) de la société tunisienne, interrogeant les constructions familiales (à travers les liens ou non de filiation) et révélant les périodes de tensions sociales et politiques que la Tunisie a traversées, notamment celle des années quatre-vingt-dix. Cette étude permet, in fine, de mettre en exergue, la façon, dont l’arrivée d’une jeune génération de réalisateurs participe au renouvellement à l’œuvre – tant au niveau esthétique qu’au niveau des thématiques abordées – des séries ramadanesques en Tunisie.</p>2025-05-06T00:00:00+00:00Copyright (c) https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/1417À qui profite le crime : paranoïa et folie dans « Nesma » d’Homeïda Behi2025-05-07T17:59:31+00:00Christa JONESregards@usj.edu.lb<p>Cet article se penche sur les concepts de la folie, du délire de persécution et de la paranoïa dans le thriller psychologique <em>Nesma</em> (2003) du réalisateur franco-tunisien Homeïda Behi. <em>Nesma </em>met en scène la banlieue nord de Tunis peu après la révolution dite du jasmin du 14 janvier 2011 et évoque les années de la dictature de Zine el-Abidine Ben Ali. Dans cet article, nous proposons une lecture approfondie de ce film à travers les prismes de la folie, du délire de persécution et de la paranoïa, en nous appuyant sur les analyses de Michel Foucault et de la philosophe et psychanalyste Sophie de Mijolla-Mellor, ainsi que sur la musique du film et des études historiques sur le régime de Zine el-Abidine Ben Ali. Le film révèle que la folie n’existe pas seulement dans une personne, mais dans une relation avec autrui, voir dans un système de relations. Le film porte une critique sociale et morale. À la fois drame psychanalytique et film noir, ce thriller autofictionnel qui s’inspire du vécu de Behi témoigne de la paranoïa collective d’une société en mutation et dénonce certains abus, notamment la loi de l’omerta qui entrave les personnages les poussant à communiquer par allusions et à dissimuler leurs mensonges et la corruption des autorités. À travers ce film, Behi offre une critique à peine voilée de la société tunisienne contemporaine. Le choix du film noir et des motifs de la folie et de la paranoïa est judicieux, permettant de faire surgir un univers profondément ancré dans ses souvenirs et ses ressentis.</p>2025-05-06T00:00:00+00:00Copyright (c) https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/1418The Crime in "Little Wars" and "Very Big Shot": A Microcosm of a Lost Generation2025-05-07T19:56:55+00:00Nadine ASMARregards@usj.edu.lb<p>Depuis les années 1970, le cinéma libanais a évolué parallèlement aux transformations politiques et sociales du pays, avec des récits criminels illustrant ces changements. Pendant la guerre civile (1975-1990), des réalisateurs comme Maroun Baghdadi ont employé le crime pour mettre en évidence le chaos et la complexité morale de l’époque, comme en témoigne <em>Petites guerres</em> (1982). Plusieurs années plus tard, les récits criminels réapparaissent dans le cinéma libanais, alliant conventions de genre et thèmes de lutte sociale. Dans les années 2010, des films comme <em>Very Big Shot</em> (2015) de Mir-Jean Bou Chaaya redéfinissent le cinéma criminel à travers l’humour noir et la critique sociale, en écho à l’instabilité continue du Liban. Cet article examine l’évolution des récits criminels dans le cinéma libanais, en utilisant ces deux films comme étude de cas pour analyser comment le crime fonctionne à la fois comme un dispositif narratif et comme un reflet des changements historiques et politiques. À travers une analyse comparative de <em>Petites guerres</em> et <em>Very Big Shot</em>, cet article explore les évolutions thématiques et stylistiques qui suggèrent l’émergence d’un cinéma criminel libanais distinct, mêlant éléments de genre et commentaire social sur les réalités complexes du Liban.</p>2025-05-06T00:00:00+00:00Copyright (c) https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/1419Who Killed the Law? – An Analysis of the Syrian Drama Series "Aḥmar"2025-05-07T18:28:28+00:00Lovisa BERGregards@usj.edu.lb<p>La série télévisée syrienne <em>Aḥmar</em> de 2016, réalisée par Jūd Sa‘īd et écrite par Yāmin Ḥajalī et ‘Alī Wajīh, est un drame policier intelligemment construit, imprégné de critique politique et sociale. Cet article utilise les études médiatiques et les théories du drame policier pour analyser l’intrigue et la narration de la série. Dans le premier épisode, le juge Khālid est brutalement assassiné, ce qui déclenche trois enquêtes distinctes sur sa mort. La première est menée par son ami d’enfance, qui travaille dans la police; la deuxième par une journaliste de radio ; et la troisième par un vieil ami du juge, qui est enseignant. Bien que leurs chemins se croisent fréquemment, les trois enquêtes révèlent différentes versions de la vie de Khālid et, simultanément, des aspects de la société syrienne contemporaine. La série télévisée est présentée comme un drame policier et exhibe les traits traditionnels du genre, y compris de multiples suspects, des secrets cachés, des faits changeants, des méchants brutaux et des enquêteurs diligents. Les diverses stratégies narratives empruntées au genre facilitent la découverte des faits à plusieurs niveaux. La progression graduelle vers l’appréhension du meurtrier sert de dispositif pour exposer ce qui est dépeint comme un pays sans loi, où l’argent et les relations sont les seuls moyens d’avancer. Ainsi, la série télévisée peut être vue à la fois comme un drame policier et comme un commentaire politique sur des segments de la société syrienne en 2016.</p>2025-05-06T00:00:00+00:00Copyright (c) https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/1420Répéter une scène de crime : « Abou Leila » (2020) d’Amin Sidi Boumédiène2025-05-07T18:37:16+00:00Boualem KHELIFATIregards@usj.edu.lb<p>Cet article examine la manière dont <em>Abou Leila </em>(2020) d'Amin Sidi Boumédiène cristallise la tragédie algérienne des années 1990 à travers le récit d’une quête de vengeance qui « répète une scène de crime » en la déployant à l'échelle du vaste territoire algérien. La poursuite par deux policiers (délestés de leur uniforme) d'un terroriste chimérique, nommé Abou Leila, semble devoir assouvir un désir de vengeance « nationale » contre des crimes demeurant aujourd'hui encore impunis. La folie meurtrière qui en résulte raconte l’aliénation de tout un pays en prise avec une guerre fratricide. Répétant le crime, le film de Sidi Boumédiène dilate et concentre l’espace et le temps, brouille nos repères, confond le vrai et le faux, le réel et le fantasme, l’humain et la bête et, convoquant le mythe ou la fable, fait face aux images manquantes de la décennie noire algérienne.</p>2025-05-06T00:00:00+00:00Copyright (c) https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/1421Enquêteurs (non) familiers : Qui mène les enquêtes dans les séries télévisées égyptiennes ?2025-05-07T18:45:06+00:00Gianluca PAROLIN regards@usj.edu.lb<p>Ce chapitre analyse la prolifération des enquêtes criminelles dans les séries télévisées égyptiennes, même lorsque ces dernières ne se définissent pas explicitement comme policières. Partant de la question « Qui mène l’enquête ? », il établit une typologie des enquêteurs à l'écran, révélant que les enquêteurs professionnels des séries policières internationales sont très rares à la télévision égyptienne. Ils sont « non-familiers » dans le double sens du terme : non seulement ils ne font pas partie de la famille, mais ils sont également peu connus du public égyptien. Même lorsqu'ils existent dans les œuvres originales dont les séries égyptiennes sont parfois adaptées, ces personnages sont souvent relégués à un rôle marginal. En revanche, une multitude de citoyens ordinaires prennent en charge l'enquête dans les séries télévisées égyptiennes. Ce chapitre examine les défis auxquels ces enquêteurs « familiers » (au sens double d’appartenir habituellement à la famille des victimes et d’être connus du public égyptien) sont confrontés, ainsi que les attentes que leur représentation suscite chez les spectateurs.</p>2025-05-06T00:00:00+00:00Copyright (c) https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/1422Interview with Maryam Naʿūm2025-05-07T18:50:27+00:00Gianluca PAROLINregards@usj.edu.lb<p>This interview with Egyptian screenwriter Maryam Naʿūm offers insight into her creative approach to scripting crime within Arab television drama. Known for her socially engaged narratives, Naʿūm discusses the narrative role of crime, evolving audience expectations, and the cultural and institutional constraints shaping representations of justice across the Arab region. She reflects on regional variations in crime storytelling, the rise of platform-driven content, and the challenges of adapting international formats. Drawing on her own body of work and her mentorship of emerging writers, Naʿūm articulates a vision of crime drama that prioritizes emotional depth and character complexity over formulaic resolution.</p> <p><strong>Maryam Naʿūm</strong> is an acclaimed Egyptian screenwriter known for her socially conscious storytelling and compelling female characters. A graduate of the Cairo Higher Institute of Cinema, she gained recognition with <em>Wāḥid-ṣifr</em> (2009) and solidified her reputation through collaborations with director Kāmla Abū Ḏikrī on works like <em>Bin ismahā Ḏāt</em> (2013) and <em>Siǧn al-nisā</em> (2014). Naʿūm’s scripts often tackle issues like gender inequality, class struggles, and personal freedom. Her nuanced writing and focus on marginalised voices have made her a key figure in contemporary Arab cinema, contributing to a new wave of realist and feminist storytelling in the region. Naʿūm is also the founder of Sard, a screenwriting workshop that mentors emerging talents.</p>2025-05-06T00:00:00+00:00Copyright (c) https://journals.usj.edu.lb/regards/article/view/1423À propos de « Cilama » (Hady Zaccak, 2024)2025-05-07T19:41:15+00:00Joseph KOKMAZregards@usj.edu.lb<p><em>Cilama</em> (2024) est un documentaire du réalisateur libanais spécialiste du genre Hady Zaccak. Le titre est une déformation de « cinéma » par le dialecte populaire de Tripoli, la deuxième grande ville et chef-lieu du nord du Liban. Des années trente et jusqu’à la guerre civile en 1975, Tripoli comptait une trentaine de salles qui attiraient une foule de spectateurs avides de divertissement, d’évasion, de rencontres et de découvertes. Aujourd’hui ces salles ont fermé leurs portes et contrairement à celles du centre-ville de Beyrouth qui ont été rasées dans le cadre de la reconstruction et de la modernisation, elles sont encore là gagnées par la rouille, la poussière, les toiles d’araignées et le délabrement. Le cinéma s’est tu dans la ville et le film adopte à son tour une esthétique appropriée à ce silence.</p> <p><strong>Hady Zaccak</strong> est un cinéaste libanais et enseignant-chercheur à l’IESAV, Université Saint-Joseph de Beyrouth où il est également le coordinateur du département de cinéma. Il est l’auteur de plus de 20 documentaires primés dans plusieurs festivals arabes et internationaux dont : <em>Cilama </em>(2024) (Prix de la meilleure réalisation, Arab Creativity Festival, le Caire) <em>Ya Omri</em> (<em>104 rides</em>) (2017) (Prix du Jury, Malmo Arab Film Festival, Suède, 2017), <em>Kamal Joumblatt, Témoin et Martyr</em> (2015) (Trophée de la Francophonie pour le Meilleur Documentaire 2016), <em>Marcedes</em> (2011) (Prix International de la Critique FIPRESCI, Dubai International Film Festival, 2011), <em>Une Leçon d’Histoire</em> (2009) (1er prix, Arab Film Festival, Rotterdam 2010), <em>La Guerre de la Paix</em> (2007), <em>Réfugiés pour la vie</em> (2006). Zaccak est l’auteur de deux livres sur le cinéma : <em>La Dernière Projection, une biographie de Cilama Tripoli </em>(2021) et <em>Le Cinéma Libanais, itinéraire d’un cinéma vers l’inconnu (1929-1996)</em> (1997). Il est également le propriétaire de la boîte de production ZAC Films</p>2025-05-06T00:00:00+00:00Copyright (c)