Résumé
Cette contribution constitue la deuxième partie de la publication, avec quelques mises à jour et aménagements, d’une thèse de doctorat soutenue sous le même intitulé à l’École Pratique des Hautes Études, Paris, en décembre 2009 et dont la première partie a été publiée dans les MUSJ 66 (2015-2016). L’auteur entend, selon une perspective strictement historique, déterminer les sources sur lesquelles s’est appuyé, entre les années cinquante et soixante du xiie siècle (première période de son travail philosophique), Averroès (Ibn Rušd, m. 1198) pour concevoir sa théorie de l’âme et de l’intellect, en référence aux sources péripatéticiennes auxquelles il pouvait avoir accès de son temps. Pour celui qui vaut dans la tradition philosophique comme le « Commentateur » d’Aristote par excellence, il peut paraître étonnant qu’Averroès n’ait eu d’emblée accès qu’à des sources indirectes relatives à la théorie de l’âme du Stagirite, mais ce fut pourtant le cas, comme l’auteur le montre ici. On voit en effet que la doctrine de l’âme exposée par Averroès est essentiellement structurée par l’enseignement d’Alexandre d’Aphrodise et par son De anima. L’aristotélisme d’Averroès apparaît de ce point de vue comme un aristotélisme sans Aristote, et ceci allait refluer de manière décisive sur l’exégèse d’Averroès une fois qu’il se serait emparé de l’écrit du Stagirite, notamment et surtout pour expliquer les chapitres 4 et 5 du livre III du De anima (sur l’intellect en puissance et l’intellect agent).
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