Résumé
Les spécialistes ont longtemps accusé Pietro Pomponazzi d’utiliser la duperie comme une technique pour échapper à la censure de l’Église au sujet de ses thèses sur la mortalité de l’âme et le fondement matériel de la religion. Un examen conjoint du De immortalitate animae et du De incantationibus témoigne non pas d’une promotion de la duperie mais plutôt d’une cohérence entre sa compréhension de l’utilisation politique des fables et des mythes et sa compréhension de l’entendement humain, de l’âme et de la nature de la moralité. Ces thèses dépendent en partie de sa lecture d’Averroès. En particulier, il était d’avis que l’écriture n’était porteuse ni de vérité ni de fausseté au sens strict. Cependant, Pomponazzi s’écarta d’Averroès parce que son rejet de la psychologie était mêlé d’une conception pessimiste de la nature humaine qu’il considérait comme étant éloignée de l’intellection et incapable d’obtenir la vérité.
Pour acheter cet article en format pdf cliquez ici