Enjeux philosophiques de la traduction à la Renaissance : Alpago traducteur d’Avicenne

Comment citer

LAMRANI, L. (2020). Enjeux philosophiques de la traduction à la Renaissance : Alpago traducteur d’Avicenne. Mélanges, (LXVIII), 69-81. Consulté à l’adresse https://journals.usj.edu.lb/melanges/article/view/542

Résumé

Alpago traduit en latin l’Épître sur le Retour d’Avicenne qui porte sur le statut des hommes après la mort. Pour rendre l’arabe d’Avicenne en latin, Alpago adopte plusieurs postures : il choisit en général de traduire le texte arabe en latin en collant très précisément au texte d’Avicenne. Parfois, il choisit de traduire un seul concept par plusieurs termes. Enfin, à plusieurs reprises et sur des concepts clés, Alpago choisit de ne pas traduire, mais plutôt de translittérer. C’est le cas par exemple du concept focal de l’Épître sur le Retour, le « ma‘ād », qui est rendu par « mahad ». Pourquoi donc ? Notons que dans le chapitre liminaire, pour évoquer la thèse de la préexistence des âmes, Avicenne emploie le concept de rūh, esprit, et non celui de nafs, âme, mais Alpago adopte le doublet « anima vel spiritus ». Le Retour étant purement spirituel pour Avicenne, nous pouvons dire que ce sont les âmes qui retournent à leur état d’origine. Or, l’âme n’est en réalité que le nom que porte l’intellect lorsqu’il est instancié dans un corps. Une fois débarrassée de son enveloppe corporelle, l’âme devient « intellect », ou, dans un vocabulaire religieux, « esprit ».

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